Bailo

Bailo Keita, 19 ans est originaire du Mali et vit à Chambéry depuis 2018.

Le parcours de Bailo a été marqué par des défis considérables dès son plus jeune âge. Les choses se sont compliquées davantage après la séparation de ses parents.

La scolarité de Bailo a débuté à l’âge de 7 ans et s’est poursuivie jusqu’à ses 10 ans. Pour aller à l’école, il devait parcourir 15 kilomètres à pied, matin et soir. Cependant, la situation a changé lorsque son père a cessé de lui fournir de l’argent pour qu’il puisse aller à l’école, simplement parce qu’il n’en avait plus envie. Par conséquent, Bailo a dû contribuer aux revenus de la famille en travaillant aux champs, même si cela ne lui plaisait pas vraiment. Malheureusement, il semblait qu’il n’eût pas d’autres choix. Il a continué ainsi jusqu’à son départ de France.

En 2018,  son oncle a pris la décision de l’emmener loin du Mali en raison des conditions de vie difficiles qui régnaient là-bas et dans le but de bénéficier d’une opération de l’œil.

Intercepté en Sicile, Bailo a été séparé de son oncle car il était encore mineur. Il a été placé dans une famille d’accueil à Bari, en Italie. C’est là qu’il a recommencé sa scolarité dans le système éducatif italien et où il a rencontré des jeunes sénégalais qui avaient le rêve de partir en France. Bailo a fini par prendre la décision de partir seul.

À son arrivée en France, la Croix-Rouge lui a fourni une adresse et il a été accueilli au foyer de Montmélian. Il a eu la chance de reprendre ses études au Lycée de la Cardinière, ce qui l’a comblé de joie. Il était déterminé à apprendre la langue française, qui est rapidement devenue sa matière préférée.  Depuis son arrivée en France en octobre 2018, il réside à Chambéry, et c’est en mars 2021 à l’hôpital de Chambéry, qu’il se fera opérer et recouvrira la vue.

En septembre 2019, Bailo a débuté sa formation en tant que carreleur mosaïque, une expérience qui l’a passionné. Aujourd’hui, il poursuit cette formation avec enthousiasme. Il a réussi à décrocher son CAP et a poursuivi avec un BP en alternance. Après cela, il a continué à travailler pendant un mois dans l’entreprise où il était en CDD, chez CRIP Carrelage. Son employeur préférait avoir un apprenti plutôt qu’un employé à temps plein, une opportunité que Bailo a saisie avec gratitude.

Chaque chantier auquel Bailo participe en tant que carreleur est unique et présente ses propres défis. Parmi ses tâches courantes, il doit réaliser des coupes de carreaux complexes, ce qui nécessite une grande précision et une grande attention aux détails.

Les qualités essentielles pour exceller dans ce métier incluent la précision, l’attention, la patience et une excellente condition physique. Le travail de pose de carreaux peut être exigeant sur le plan physique, avec le besoin de soulever des charges lourdes et de supporter une pression constante sur les genoux.

C’est un métier qui demande beaucoup de courage, car il peut être à la fois difficile et complexe. La satisfaction réside souvent dans les résultats finaux, où la qualité de la finition est cruciale et doit être impeccable.

Il prévoit d’obtenir la nationalité française, ayant déjà entamé les démarches nécessaires pour y parvenir. Il souhaite ainsi renforcer ses liens avec la France, pays qui l’a accueilli.

Sur le plan personnel, Bailo aspire à demeurer fidèle à lui-même. Il souhaite conserver sa personnalité et son état d’esprit actuels.

Sur le plan professionnel, il a de grands objectifs. Bailo espère établir sa propre entreprise de carrelage à Chambéry, lui offrant ainsi une stabilité financière et la possibilité de poursuivre sa passion dans ce domaine.

En parallèle, il envisage de continuer à pratiquer le karaté, démontrant ainsi son engagement envers le maintien d’un équilibre entre sa vie professionnelle et sa passion pour les arts martiaux.